Pour lutter contre le Front National : lutter contre tous les racismes et dénoncer la démagogie populiste
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Le congrès du Front National a confirmé une ligne politique qui vise à récupérer des franges de l’électorat situées à droite et à gauche de l’échiquier politique.
S’inscrivant dans la filiation raciste de son père, Marine Le Pen reconduit un programme politique identitaire qui stigmatise les immigrés, les français d’ascendance étrangère, les roms, les arabes, les noirs, les musulmans et plus généralement les habitants des quartiers populaires.
Il s’agit pour la nouvelle dirigeante de présenter le programme du Front National comme un original dont celui de la droite parlementaire, avec ses dérives sécuritaires identitaires et xénophobes, ne serait qu’une pâle copie.
Son discours raciste et identitaire doit permettre de fidéliser un électorat de droite traditionnellement perméable aux thèses de l’extrême droite.
C’est donc en continuant à lutter contre tous les racismes sans hiérarchisation, que les antiracistes lutteront le plus efficacement contre les thèses traditionnelles de l’extrême-droite.
Mais les antiracistes, les démocrates commettraient une grave erreur d’analyse s’ils réduisaient le discours de Marine de Marine Le Pen à sa composante raciste,
L’essentiel du discours d’investiture visait une partie de l’électorat qui n’est pas spontanément acquis à l’extrême-droite.
Le programme souverainiste et nationaliste intègre dorénavant des thèmes et des noms qui historiquement appartiennent plutôt à l’histoire de la gauche. Ainsi Jaurès rejoint Clovis dans la mystique d’une identité nationale millénaire supposée menacée par l’’immigration.
Marine Le Pen dénonce l’argent-roi, demande une réforme fiscale et affirme même que L’Etat doit se réapproprier l’énergie, les transports et si nécessaire les banques. Sur un plan international elle dénonce aussi une mondialisation sous influence américaine
IL s’agit bien évidemment de capter un électorat populaire désorienté par la crise économique, les méfaits de l’ultra-libéralisme, voire le démantèlement des services publics cautionné par la droite et une frange significative de la gauche gestionnaire.
Cette stratégie de l’extrême-droite n’est pas nouvelle dans l’histoire, mais cette dernière nous apprend que lorsque le nationalisme s’accompagne de la démagogie socialisante, les victimes en sont toujours, in fine, les couches populaires
La fonction de l’ extrême-droite, celle de Marine Le Pen est aussi de servir de rabatteur de l’électorat de gauche, (couches moyennes et populaires, désorientées par la crise et les difficultés sociales), pour le monnayer ensuite dans les alliances électorales ultra-réactionnaires, avec la droite traditionnelle.
Une partie de la droite est déjà prête à cette future alliance qui sera d’autant plus facile que la majorité actuelle a déjà repris une partie du programme identitaire et xénophobe du Front National
La lutte contre le racisme et les discriminations devra s’accompagner d’une dénonciation du leurre populiste sur le terrain social et économique.
Le MRAP prendra toute sa place dans le combat contre cette stratégie multiforme de l’extrême-droite représentée par le Front national.