Budapest : Quand Benjamin Nétanyahou absout le racisme et l’antisémtisme.
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Effarante convergence de vue entre le premier ministre d’Israël Benjamin Nétanyahou et le premier ministre hongrois Victor Orban :
Alors que le Fidesz, parti de Victor Orban, réhabilite le régent Miklós Horthy responsable de la déportation de 400 000 juifs vers les camps de la mort…
Alors que le gouvernement Hongrois a lancé une campagne d’affichage aux relents antisémites contre le financier Georges Soros,
Alors que la Hongrie est le pays d’Europe où l’antisémitisme a pignon sur les rues dans lesquelles il défile librement.
Nétanyahou vient sans vergogne conter fleurette diplomatique à Victor Orban . Dans la corbeille de mariage symbole de leur union, ils ont déposé leur aversion commune des migrants et des ONG, notamment les organisations de défense des migrants ou encore les pacifistes israéliennes.
Sous le tapis rouge que lui déroule le nostalgique de l’amiral Horthy, « Bibi » glisse discrètement tous les relents antisémites de la société hongroise.
Les ennemis des ennemis du premier ministre israélien deviennent alors ses amis, fussent-ils les recycleurs de l’ancien allié d’Hitler.
Sur son blog, Charles Enderlin pose la question ; qu’aurait dit Simone Veil à propos de cette visite de Nétanyahou à celui dont le parti réhabilite le leader pro-nazi hongrois ?.
Simone Veil qui vit arriver les juifs hongrois à Auschwitz-Birkenau et rappelait ces moments terribles : "« Presqu’aucun n’est entré dans le camp. Dès leur descente des wagons, ils ont été conduits vers les chambres à gaz. Pour nous qui savions, impuissants, ce qui les attendait, c’était une vision d’horreur : c’est l’événement le plus tragique que j’ai vécu au camp d’Auschwitz Birkenau ».
C’est le journal de gauche Israélien Haaretz qui avait, dès 2016, les mots les plus durs concernant la complicité entre l’extrême-droite israélienne et l’extrême-droite antisémite.
Unis dans une haine partagée des arabes et des musulmans, l’extrême-droite radicale européenne a fourni à certains politiciens israéliens une occasion de sortir de leur isolement dans l’arène internationale.. En contrepartie, leurs homologues israéliens ont fourni des certificats cachers certifiant que leurs interlocuteurs étrangers ne sont pas les antisémites qu’ils semblent être. (notre traduction de l’extrait ci-dessous du journal Haaretz).
Les noces d’extrême-droite entre Benjamin Netananyou et Victor Orban sont une illustration de la convergence de ces haines partagées dénoncées dans les colonnes du journal israélien.
Pour revenir dans un cadre plus hexagonal… c’est dans le contexte de cette convergence entre le premier dignitaire israélien et les nostalgiques de l’amiral Horthy, que le président de la République française, Emmanuel Marcon a déclaré à son « cher Bibi » ravi, « Nous ne céderons rien à l’antisionisme car il est la forme réinventée de l’antisémitisme »
Il est vrai qu’il existe un « antisioniste » paravent de l’antisémitisme , celui de Dieudonné. Mais aussi celui des mouvances communautaristes qui, au nom de l’antisionisme dénoncent, non pas les compromissions diplomatiques avec la politique israélienne, mais un trop d’intérêt pour les juifs eux-mêmes. (voir l’analyse du MRAP - philosémitisme d’Etat : un slogan indigne)
Mais il existe aussi le sionisme colonisateur du gouvernement israélien, le sionisme qui rêve du grand israël.. le sionisme violent qui morcelle les territoires palestiniens rendant toujours plus improbable la solution à deux états, vivant en paix et en sécurité.
Ce sionisme là … quand il fait la cour à Orban, contribue à laver plus blanches les chemises brunes antisémites de l’extrême-droite hongroise.
De fait Benjamin n’a que faire de l’antisémitisme qui affecte certains pays européens, seule la défense de sa politique colonisatrice le motive.
Nous continuerons à dénoncer ce sionisme colonisateur, n’en déplaise au président de la République.